Chapitre 1: Une longue lettre pour tout résumer
Voici une lettre que j'ai écrite rien que pour lui...J'ai eu le courage de la lui donner...
Florian,
Je vais te raconter une histoire. Une longue histoire que tu as vécue à ton insu. Et je vais te la raconter de mon point de vue.
Il y a trois ans, je t'ai rencontré. C'était le 4 septembre 2003. Dans le bus de 8h38. Et ce jour-là, il y a eu une espèce de flash quand je t'ai vu. Ce jour-là, tu es rentré dans ma vie, sans savoir quand tu en sortiras.
La première chose que j'ai remarquée, mais qui ne l'aurais pas remarqué, ce sont tes yeux. De sublimes et magnifiques perles bleues, tels l'océan Pacifique, tels l'eau, mon élément.
Pourtant, mis à part le fait d'être dans les mêmes groupes (Allemand, Anglais et TP), nous n'étions pas très proche. Nous n'avons jamais discuté tous les deux. Il y avait le club vidéo mais c'est tout.
Mais, un heureux hasard va faire atterrir Audric dans notre classe. Audric, l'entremetteur. Qui aurait cru qu'il tiendrait les rennes dans cette histoire ?
Tout s'est accéléré lors de des vacances de février 2004. Il m'a suffit de deux rêves. Deux rêves où tu y étais. En fait, non, tu n'y étais pas mais tu devais y être; le premier je te cherchais dans tout le lycée mais tu avais disparu, c'est Emeline qui m'a dit : "Sabrina, Florian est parti du lycée". Cela m'a réveillé. Le deuxième, je te poursuivais mais tu as disparu de mon champ de vision. Et cela m'a aussi réveillé. Mes rêves ont toujours le don de m'ouvrir les yeux. Et ces nuits-là, j'ai compris ce qui me liait à toi.
Alors, j'ai tout raconté à Audric. Et c'est là que le jeu a commencé. Les "vas-y Audric, attaque" de ta part, les "Ah, s'il savait" de la part d'Audric, et mes regards toujours dirigé vers toi. Il n'y avait aucune règle. C'est aussi à ce moment-là que j'ai commencé à écrire des poèmes. Qui aurait cru que trois ans après, je continuerai à en écrire et aurai dépassé les 100.
Il y avait des détails qui montraient ce que je ressentais pour toi et mes amies l'avaient remarquées. Pourtant, j'ai attendu deux mois environs pour leur dire, c'était d'ailleurs le même jour où tu l'apprenais, un vendredi. Elles l'avaient devinés. Je me souviens surtout du jeudi d'avant, jour du club vidéo. Morte de rire rien qu'en y repensant. Je ne sais pas si on te l'a raconté. Je venais d'aller te chercher et en sortant de la salle, je te vois à l'autre bout du couloir donc je rentre. Clément et Rudy sont en train de parler de nous. ET ils en arrivent à la conclusion : "Sabrina est amoureuse de FLorian" et toi, tu es rentré au moment où ils disaient Florian.
Puis, tu l'as appris. Tout ça pour un "Allez Audric attaque" de ta part et un "Ah ! S'il savait" de la part d'Audric, de trop. Donc, ce jour-là, j'ai lâché : "Bien, tu n'as qu'a lui dire. Mais, soit il te croit, soit il fait une syncope.
Ce que je regrette de plus à partir de ce moment-là, c'est d'avoir modifié mon comportement. Pourtant, toi, tu n'as pas changé ton comportement.
L'année, je l'ai mal terminée. A cause de toi, j'ai redoublé ma seconde, tu as quitté le lycée, Sophie a déménagée. Bref, mon année s'est finie sur une mauvaise note.
J'ai passé trois mois a essayé de t'oublier. J'ai essayé, j'ai vraiment essayé mais tu étais encore présent dans mes rêves. Alors, j'ai compris. J'ai compris qu'il ne fallait pas t'oublier mais que je devais vivre avec. Donc, je vivais avec.
Puis, une nouvelle année commençait. Je ne t'avais pas vu pendant trois mois et là, je te revois le lendemain de la rentrée dans le bus. J'ai eu une poussée d'adrénaline. Je t'ai revu les 9, 10, 23 24 et 30 septembre.
Mais, le pire fut le 1er octobre où tu es venu au lycée. J'ai cru faire une crise cardiaque quand Marie m'a dit que tu étais là. Alors, comme j'avais oublié dans mon sac de danse, je suis allé le chercher. Et tu étais là. Tu t'étais coupé les cheveux. Ce fut la seule chose que j'ai eu le temps de noter car je me suis enfuit et j'ai rejoins Marie et Sylvain. Mon dieu ! Comme j'ai été ridicule.
Puis, je ne t'ai pas vu pendant un mois et demi. Un mois et demi à me demander quand je te reverrais et si je voulais te revoir.
Et il y a eu la sortie du 27 novembre 2004. Je m'en souviendrais toute ma vie. Mais, je me souviens aussi de la veille où tu étais venu au lycée. Et comment je t'ai demandé comment on se retrouvait. Je me souviens que tu portais tes chaussures noires, ton pantalon noir, et surtout ton pull vert et gris, un de quatre que j'ai toujours aimé.
Donc, le lendemain, Audric m'a attendu à l'arrêt de bus et on es tallé te chercher. Mais, d'abord il fallait trouver les 3 demoiselles. Heureusement que tu lui avais donné une carte de visite, carte qu'il me donnera plus tard et que je déchirerai dans une énorme envie de t'oublier. Enfin, on est arrivé aux trois demoiselles. On t'a attendu 45 minutes. Puis, tu es sorti en disant" tiens, des gens que je connais". Tu as garé ton scooter dans la cour et on est parti pour la foire St Martin. Mes parents y avaient été peu de temps avant et avaient gagné une magnifique peluche qu'ils m'ont offert, d'où mon étonnement face à toutes ces peluches. Mais, il y avait trop de monde. Audric et toi avaient fait une partie de palet. Qui a gagné ? Je m'en souviens plus. Donc, on a été en ville. Audric avait même proposé d'aller au ciné. Mais, j'étais contre cette idée puisqu'il s'agissait encore d'un de ces "merveilleux et fabuleux" plans. Au final, on a été acheté des pitchs et une bouteille de coca vanille que je vous ai offert avec bonheur. A chaque fois que je me rappelle de ce que tu as dis, je me mets à rigoler toute seule. Tu ne vois pas de quoi je veux parler ? Un pitch envoyé dans l'autre sens, un cycliste qui aurait pu surgir. Morte de rie. Puis, on s'est quitté. Et j'ai eu mal au coeur toute la soirée. Mais, je me souviendrais toujours de jour-là qui fut magique.
La dernière fois que je t'ai vu, c'était le 29 novembre 2004. C'était un lundi. Ensuite, je vivais mais sans rien de plus. J'écrivais toujours autant de poèmes. J'avais mes amies pour tenir le coup et heureusement. Parce que ton fantôme vivait toujours dans mon coeur.
Puis, décembre, janvier passent. Je te revois de temps en temps le lundi mais rien de plus.
Et j'écris toujours. Et j'ai retrouvé cette lettre, ce brouillon de lettre que j'avais écrit peu de temps avant et que j'ai écrit au propre et j'ai eu le courage de te l'envoyer.
Arrive le mois de février. Et son 19 et son 26. Le 19 février tu es venu avec ton frère Adrien mais je n'ai pas réussi à convaincre mes parents. Je n'ai pas dormi de la nuit.
Le samedi 26 février. Jour où je t'ai vu plus d'une fois. Tout d'abord, dans le bus, je ne t'avais même pas vu. Ce n'est qu'en m'installant que j'ai vu que tu étais devant moi. Je suis encore hilare en me disant que Melissa, la fille qui s'était installé à mes côtés, était l'un des filles aux amis avec lesquels mes parents sortaient le soir même. J'ai rejoins Audric peu de temps après à la sortie du bus. Et on a passé l'après-midi tous les deux. Puis, en soirée, on t'a vu et Audric a voulu qu'on aille te voir. Et on a parlé tous les trois. Et Audric a relancé le sujet à propos de la soirée que j'avais dû refuser. Tu as dis que tu comptais revenir. J'ai réussis à sortir malgré la réticence mes frères. Si tu savais à quel point, j'ai été heureuse ce soir-là. Le plus étonnant fut de noter les ressemblances entre Adrien et toi. Le retour, j'étais super heureuse mais aussi super stressé sur les genoux d'un mec, sans ceinture, à sept dans une twingo...heureusement qu'on est pas tombé sur Francis, gendarme et ami de mon père. Enfin, je suis rentré chez moi sereine, en paix. Même la grande dispute de mon frère, qui fut le plus grande, ne m'a rien fait. Je me suis couché heureuse.
Mais, c'est à ce moment-là, où j'ai commencé à te détester : tu m'as invité chez toi, chez ton père parce que Adrien voulait voir ma gueule. Tu n'as pas trouvé une meilleure excuse ? Il ne m'a même pas jeté un regard. Alors, je n'ai pas trouver meilleure excuse que te détester pour avoir fait ça.
Et ensuite, j'ai voulu tout mettre à plat face à toi, aller te parler. Mais, je renonçais à la dernière minute, à chaque fois d'où mes innombrables fuites en courant. Le pire, je crois, fut le vendredi où tu es venu et où j'ai sauté par dessus le portail, un exploit. J'ai été ridicule à chacune de nos rencontres.
La dernière dois où je t'ai vu fut le 17 juin 2005. Facile à se souvenir de la date, c'est le jour de l'anniversaire de Vincent. Je ne t'ai pas revu depuis ce jour-là.
Il ne s'est pas passé un jour sans qu'une de mes pensées n'aillent vers toi, que mes pas me guident aux trois demoiselles mais à chaque fois, je me disait: « non, ce mec n'est qu'un connard ». Au final, quelque part, ça a marché puisqu'il s'est passé deux-trois petites choses pendant tout ce temps, la plupart se passant sur Internet. Tout d'abord, j'ai rencontré FLorian Le Nain, je suis passé en première S, j'ai renforcé mes amitiés.
Tout a été chamboulé à partir du moment où je suis sorti avec Florian Le Nain. Mais, avant ça, j'ai fêté mes 18 ans. Une magnifique soirée où j'ai eu ma télé et mon lecteur Dvd et où ma meilleure amie m'a enfin dit qu'elle était ma meilleure amie. Un sublime fête. Lélia m'a transmis une nouvelle passion : le patinage artistique. Donc, je n'ai qu'une hâte, c'est de retourner à la patinoire. En attendant, la réouverture de celle-ci, j'ai mes nouveaux rollers.
Mais, je suis sorti avec Florian Le Nain, mis à part le fait que vous portez le même prénom et avez tous les deux les yeux bleus, il n'est rien à côté de toi. Lunette, brun mais avec des mèches blondes, 1m88, basketteur pro, il ne vit que pour le basket. Mais, sa dernière histoire d'amour a brisée notre couple. Faut dire que son ex a embrassé un mec, mec qui à l'aide de 5 autres mecs lui ont cassés la gueule et brisé le genou pour qu'au final, il se fasse opérer en septembre et se prenne 6 mois de rééducation. Ça s'est fini sur une engueulade.
Et c'est à ce moment-là que tu as refais surface. Quel drôle de hasard, n'est-ce pas ? Tu as été un sacré remède : tu as fait partir toutes mes crises d'angoisses qui sévissaient depuis avril (j'avais une peur stupide mais paralysante que quelqu'un pénètre chez moi pendant que tout le monde dormait). Tu as été le remède à cette peur.
Me voilà donc rendu près de la fin de cette lettre. Vincent m'a dit quelque chose qui m'a mis à la fois sur le cul et dans le doute total. Il m'a dit que tu voulais refaire connaissance avec moi et que dans m'avenir on serait ensemble. Mais, pour tout te dire, je ne crois pas en, ce qu'il a dit. Tu m'as pompé tous les espoirs que j'ai pu avoir. Et, il y a eu ce rêve, le rêve que j'ai fait la nuit dernière. Tu y étais. C'était...magique. Trop fleur bleue pour toi mais magique pour moi.
J'arrive à la fin de cette lettre mais, je ne sais toujours pas comment la conclure. Est-ce une lettre d'adieu ? Une lettre d'espoir, de désespoir ? J4en sais rien. Je vais donc finir en disant, que quoi qu'il arrive, toi tu sauras toujours où me trouver mais, que moi, je ne saurais jamais où te trouver. Je vais donc pleurer, rire de mon état ridicule, rire de ces souvenirs perdus et vivre avec.
Voilà tout ce que devais te dire ce trouve à peu près ici. Il ne me reste plus que toutes ces questions que je vais écrire à part et je verrais si j'aurais le courage de te les donner.
Sabrina